L’interview #11 : Laurence, cavalière et coach d’expérience.
Cette semaine The HorseMap met en avant le profil de Laurence, cavalière et coach d’expérience. De la région Parisienne au Maroc, Laurence a toujours évolué autour des chevaux et nous partage aujourd’hui son parcours et sa vision de l’équitation !
Laurence, peux-tu te présenter aux HorseMapers ?
Bonjour ! Je m’appelle Laurence Lemire, j’ai 55 ans, je suis cavalière et coach et je vis au Maroc depuis 5 ans ! Je serai néanmoins de retour en France à partir d’octobre prochain.
Concernant mon parcours dans le monde équestre, j’ai été mise à poney dès l’âge de 4 ans puis à cheval à 9 ans, j’ai commencé la compétition de saut d’obstacles et de dressage à 15 ans puis les compétitions de CCE.
J’ai eu ma 1ère jument à 20 ans que j’ai débourrée et formée moi-même afin de passer le monitorat BEES1 que j’ai obtenu en 1989. J’ai travaillé dans différents clubs en région parisienne avant de m’installer au Centre équestre du parc de Montfrais à Franconville avec mon mari Philippe Lemire (1997 à 2014). Tout ce temps, j’ai continué la compétition de CSO (pro2), formé de nombreux chevaux, coaché et entraîné de nombreux cavaliers. J’ai également une formation de chef de piste et j’ai obtenu le DEJEPS en VAE en 2016.
Depuis juin 2016, j’exerce au Maroc avec mon mari où j’ai enseigné et coaché pendant 3 ans avant que le covid-19 ne stoppe les compétitions. Je suis actuellement propriétaire d’une jument de sport marocain de 6 ans que j’ai eue à 3 ans, débourrée moi-même et sortie en jeunes chevaux sur les circuits jeunes : 4 ans et 5 ans (début de saison avant la pandémie).
Y a-t-il des rencontres, événements particuliers qui ont marqué ton parcours équestre ?
Oui, bien évidemment ! Du côté des rencontres, je pense d’abord à M. Angeli mon 1er instructeur qui m’a formée jusqu’au monitorat, Michel Ismalun qui m’a permis de progresser en compet’, de savoir juger les qualités d’un bon cheval (achat, vente), de monter un bon parcours ou encore de me perfectionner en soins vétérinaires.
Il y a également Philippe Rozier et Marcel Rozier dont les conseils sont toujours les bienvenus, Gilbert Doerr qui a animé des stages de qualité au CE des Montfrais et aussi Abdelkebir Ouaddar, cavalier du Roi du Maroc qui est devenu un ami. D’ailleurs, beaucoup de cavaliers internationaux sont nettement plus humbles et sympas que les « petits cavaliers » !
Si je devais penser aux événements marquants maintenant, je pense forcément à la naissance de mes premiers poulains, aux succès de mes cavaliers en concours, notamment en championnat, les bons moments passés au club (animations, stages, fêtes, soirées…), aux galops sur la plage de Deauville avec toute l’équipe…
Pour toi « Cheval d’une vie » rime avec…
Pour moi, cheval d’une vie rime forcément avec Barbloff… sans hésiter.
C’est un pur sang américain que j’ai acheté à 5 ans, réformé de courses de steeple chase et qui est mort à 29 ans le 14 Février 2014. Je pense à lui à chaque st Valentin. C’était un ami qui m’a beaucoup donné et qui m’a propulsée au niveau où je suis arrivée. Il a également permis à ma fille et au fils de Philippe de faire leurs armes en compet’ et de découvrir le dressage (eh oui ! un cheval de CSO peut piaffer, faire des changements de pieds rapprochés, pirouettes et appuyés…)
Quand j’ai acheté Barbloff, il avait de nombreux problèmes de pieds et membres (fourmilière et suros qui le faisaient boiter). Je l’ai soigné 5 mois avant de commencer à le travailler. Tout le monde me disait que je n’aurais pas dû l’acheter, mais un an plus tard tout le monde le voulait. Je n’ai jamais accepté de le vendre (pourtant on me proposait de très bons prix). Ce cheval m’a permis de faire de belles épreuves jusqu’à 140 cm (B1 à l’époque). Il a même concouru avec Philippe Rozier sur un grand prix 160 avec un honorable 4 points.
J’ai toujours choisi de bons terrains afin de protéger ses pieds et ses membres, brassicourts naturellement et je sautais peu à la maison.
À 26 ans, Barbloff s’est blessé gravement à un postérieur dans une clôture de paddock mais après plusieurs mois de soins il s’en est remis.
Son cœur à cessé de battre à l’âge de 29 ans, paisiblement dans son box.
Les dernières années, il était libre dans le club, à la retraite, mais pas au pré car trop proche de l’homme pour le supporter.
En temps que coach, quelle est ta philosophie ?
Je suis adepte d’une équitation classique, propre et dans le respect du cheval.
À pied le cavalier doit prodiguer de bons soins à sa monture, à cheval il doit être précis dans ses demandes et se remettre en question en cas d’échec. Je ne supporte pas ceux qui accusent le cheval à tort.
Je suis plutôt assez sévère lorsque j’enseigne mais je ne hurle pas et reste toujours correcte dans mon langage. J’aime aussi rire et plaisanter avec mes élèves.
Ma philisophie ? Rigueur et bonne humeur.
Si tu devais choisir un exercice à cheval, lequel serait-ce ?
Si je devais choisir un exercice sur le plat ou à l’obstacle ? Un simple mot « hunter ». Le hunter c’est avant tout l’école de la monte légère, de la précision et la discrétion des aides. Ce n’est pas un exercice spécifique, bien sûr, mais cela résume bien l’idée, la direction que doit prendre le travail.
Sur le plat, les exercices doivent avant tout être variés pour obtenir des qualités telles que l’équilibre, la souplesse, la cadence ou la soumission…
A l’obstacle, les lignes de gymnastique, les contrats de foulées, les combinaisons, le travail des courbes sont essentiels… en fait tout exercice a son intérêt s’il est bien mené.
Un conseil global à donner à la communauté ?
Patience, humilité, persévérance !
Ceci était inscrit dans le manège où j’ai débuté et je crois que cela résume bien l’état d’esprit du bon cavalier.
Enfin, un petit mot sur The HorseMap ?
The HorseMap, c’est une superbe idée et un beau coup de pouce pour les professionnels