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Laurent cavalier professionnel bretagne

L’interview #6 : Laurent, cavalier Breton

Cette semaine the HorseMap prend la direction de la Bretagne à la rencontre de Laurent. De cavalier professionnel à responsable de brigade équestre, en passant par directeur de centre équestre, Laurent à toujours évolué autour des chevaux et nous partage aujourd’hui son parcours atypique et sa vision de l’équitation !

Le cheval nous met au pied du mur, on doit d’abord savoir se gérer soi avant de pouvoir gérer notre monture  

Bonjour Laurent, peux-tu nous parler un peu de ton parcours ?

Bonjour la team HorseMap ! Je m’appelle Laurent et je suis comme qui dirait né dans le milieu équestre, mon père étant cavalier professionnel, orienté obstacle / hunter. Pourtant, j’ai commencé l’équitation relativement tard, à mes 14 ans, mais le temps « perdu » a été vite rattrapé puisque j’ai obtenu l’équivalent du galop 7 ( l’éperon d’argent ) avant mes 16 ans ! Monter à cheval est devenu très naturel et intuitif !

Par la suite, je suis parti étudier à l’université … pour me rediriger rapidement vers le monitorat, à Hennebont ( 56 ).
En 1999 j’ai pris la direction de la Suisse, à coté de Neuchâtel, en tant que cavalier professionnel, pour valoriser les chevaux à l’obstacle.
Je suis ensuite rentré à St Brieux pour monter ma propre structure. Riche de mes multiples rencontres et expériences, mon aventure équestre à continué dans la région Parisienne, à Cormeilles en Parisis, en devenant Chef de brigade de patrouilleurs à cheval … avant de m’envoler pour la Corse en tant qu’instructeur formateur et associé dans la création d’une structure de compétition en 2016. On peut me catégoriser de « catalyseur » de projets équestres.

Aujourd’hui, de retour dans ma Bretagne natale, je porte toujours la « triple casquette » de coach, cavalier et professionnel dans le courtage de chevaux.

Peux tu-nous parler de ta philosophie de monte ?

Il est vrai que je suis un peu « philosophe » (rires). Bien que je monte plutôt au ressenti, au « feeling », j’aime pouvoir aller dans le fond des choses et comprendre toutes les subtilités de mon activité !

Je suis pour « les choses simples » c’est à dire, donner des indications claires, aller dans le sens de son cheval et prendre son temps. Un principe important, pour moi, est la disponibilité, tant mentale que musculaire du cheval. J’ai beau être un cavalier de CSO, j’aime peaufiner le travail à pied et sur le plat, car tout part d’un bon dressage. Au final tous les cavaliers sont à la recherche de la même chose : un cheval tendu, une bonne impulsion, de la décontraction … les différences se font dans la façon de travailler pour obtenir ces résultats. Chaque cheval doit être monté, appréhendé de façon différente, en fonction de ses qualités et de ses faiblesse. Il n’y a pas de monte « unique et universelle ».

J’affectionne aussi beaucoup le hunter car, dans son essence, le hunter c’est avant tout l’école de la monte légère et des tours travaillés, l’école de la précision et la discrétion des aides. Etre noté sur son tour permet au cavalier de s’appliquer et de soigner sa monte tout du long, cela évite de retrouver aux plaques des cavaliers sans fautes ayant montré un tour très « médiocre », juste pour la « gagne ».

Quand tout est bien fait de loin, que le cheval est dans de bonnes conditions, l’obstacle en lui même n’est rien !

As-tu un exercice « fétiche » ?

J’aime travailler les exercice ayant un réel impact sur mon activité principale : le saut d’obstacle. Sur le plat, j’affectionne l’épaule en dedans ! Cet exercice fait partie du B.A-ba du travail du cheval. Cette figure permet l’engagement du postérieur intérieur, mouvement qui devient vite indispensable en concours pour les chevaux qui se décalent ou pour jouer le chrono !
Il faut idéalement penser à compenser un travail latéral avec du longitudinal ! Par exemple, alterner épaules en dedans et allongement du trot dans une même séance. La métaphore est connue mais le cheval est un « élastique » qu’il faut tendre et détendre.

Concernant l’obstacle maintenant, j’aime les exercices de mécanisation notamment pour les jeunes chevaux. Cela permet deux choses importantes :

▸ Aider son cheval à prendre des automatismes et à se prendre en charge à l’abord de l’obstacle. On veut toujours trop les aider, voir sauter à leur place. Mais il faut savoir se relâcher et se faire passager pour laisser le cheval exprimer son style.

Améliorer le style, le rebond et l’élasticité de sa monture tout en habituant également les jeunes à évoluer dans une installation avec un nombre important de barres (dans le cadre d’une ligne de méca par exemple)

Dernier exercice, deux barres au sol à plus ou moins 15,50m l’essentiel étant d’avoir une distance de 4 foulées. L’exercice mêle du dressage et la disponibilité qu’on doit obtenir à l’obstacle. Le but est d’alterner l’amplitude au galop. Un exercice très basique mais essentiel. On travail la rectitude, l’équilibre également mais aussi la qualité de l’abord !

Quel serait ton meilleur conseil pour la communauté des HorseMapers ?

Mon meilleur conseil serait d’être curieux et à l’écoute.
Du coté des coach et des entraineurs, il faut s’efforcer de donner des retours, du feedback constructif. Du coté des élèves il faut écouter ces précieux retours, non seulement ceux qui nous sont destinés mais aussi ceux destinés aux autres car c’est une source d’informations utiles supplémentaire.

L’équitation est le seul sport individuel pratiqué à deux, c’est aussi un peu l’école de la vie. Souvent les cavaliers commencent tôt et « grandissent » aux écuries, les moniteurs deviennent des parents de substitution et évoluent avec leurs élèves. Il faut donc faire particulièrement attention aux valeurs qu’on inculque : le respect du travail et de l’animal, la patience, savoir céder, la satisfaction dans la simplicité aussi …
Même les plus grands jurent par la simplicité. Je citerai le cavalier Albert Voorn qui aborde le travail de ses chevaux en filet et embouchures simples et avec le principe suivant : si le cheval a trop de « jus » mieux vaut le galoper ( Albert Voorn a une piste de galop ) et faire descendre la pression quitte à fractionner le travail et à le remonter l’après midi, dans le calme.

As-tu une anecdote à partager ?

C’est une histoire un peu particulière que je vais partager avec vous aujourd’hui, ou plutôt un souvenir loufoque de mes années de cavalier en Suisse.
Je me souviens d’une matinée très froide ou la température frôlait les -15 degrés, les carrières étaient enneigées et nous montions mes collègues et moi dans le manège. Tout à coup, un hélicoptère est venu se poser dans la carrière pleine de neige ( je vous laisse imaginer l’état des chevaux que nous montions ) et Monsieur Piaget, l’horloger, en est sorti. Nous lui avons présenté 6 chevaux au pied levé. Les chevaux de sport sont une source d’investissement assez commune et Mr Piaget en a acheté 3 … Une expérience peu commune qui aura bien marqué ma mémoire !

Pour finir, un petit mot à propos de The HorseMap ?

Je suis 100% pour ! Ce que j’aime dans cette application c’est le coté complet et surtout interactif, la précision géographique et l’accès facile aux données !

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